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Les crayons font la triste mine ....

Pierre nous a quitté, sur un mauvais coup du destin, et son départ est une tragédie, brutale, soudaine, déchirante. Les mots ne suffiront pas à apaiser le chagrin de tous ceux qui l'aimaient, ses enfants,sa famille, ses proches, ses amis…….C'est la première fois qu'il nous fait verser des larmes autres que celles du rire…..Tout riait chez lui, son regard, sa chevelure, sa bonhomie, sa poignée de main ou son accolade chaleureuse, franche et sincère. Cet amoureux des bons mots, simples, croisésfléchés, cet amorceur d'histoires fantasques qui faisait vivre des personnages truculents, des cadavres exquis, nous contraint à la tristesse. Les dessinateurs, les hommes de presse et de caricature, notre ami Fathy et le FIDEP tout entier, nous sommes tous  envahis par le chagrinTony Vincenti  a rangé sa triplettele Régali est plongé dans le silence, la Machine ne souffle plus, l'Estaque et le bassin de Séon  n'auront aucune consolation. Triste est la mort d'un ami. Jusqu'aux crayons qui font triste mine hésitant à mettre un point final sur la vie de celui qui incarnait pour notre territoire et plus encore le guide d'un combat pour la liberté des consciences. Nous rendions hommage ensemble  il  y a à peine quelques jours à ces hommes et femmes monuments de cette même liberté tombés sous le feu d'une folie indigne et meurtrière. Tignous, Cabu, Wolinski et tous les autres vont devoir ajouter un couvert, Pierre les bras chargés de victuailles et de quelques bons crus  va les rejoindre. C'était cela aussi notre Pierre, jamais à court de nourriture terrestre aux valeurs d'humanité. 

Chirurgien dentiste en retraite il disait n'avoir jamais eu de dent contre personne. Cette boutade pourrait nous redonner un léger sourire, mais non aucune envie de sourire…. Juste une envie de penser et se souvenir que Pierre doit rester dans notre cœur et nos mémoires. Pierre est notre ami.

Gilbert Spinelli

Le 16 janvier 2020

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P
Il est des amitiés généreuses et absolues, qui ne peuvent finir que comme ça, Brutalement. On les reconnaît, à ce que les querelles futiles ne les entament pas, fussent elles tonitruantes. Tu étais un homme libre, un homme de cette liberté empreinte d’une irrévérence truculente acquise patiemment avec l’art de décaler les sons et on sait ô combien ils sont nombreux...<br /> Liberté qui te permettait de passer, de la vie des mots, que tu croisais avec passion, aux dessins les plus provocateurs qui ressemblaient parfois à tes mimiques, quand tu interprétais tes blagues...<br /> En ce moment tu dois certainement boire un coup de Morgon, débouché de la main gauche, avec Siné et les autres : ceux de Charlie que tu auras su, dans la contagion de ta bonne humeur, réconcilier puis plonger dans la perplexité en déclamant un contrepet : « LA MORT EST SYNONYME DES OBSEQUES ».<br /> Tu nous manqueras bien que tu seras toujours là.
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