Recylex : SNCF Réseau réclame 70 M€ pour ses voies de L'Estaque
8 Mai 2018
Rédigé par Comité d'Interet de Quartier de l'Estaque et publié depuis
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Au grand dam de la société, évoquer le dossier Recylex en bourse c’est surtout se pencher sur son passif social et environnemental, hérité de l’époque Metaleurop. A tel point que la direction tient à jour sur son site internet un document tenant lieu de calendrier récapitulatif des procédures en cours, lequel figure probablement parmi les pages les plus consultées du site web.
Recylexvient d’ajouter à ce document la demande d’indemnisation déposée par SNCF Réseau concernant le site de l’Estaque, à Marseille. L’ex-RFF réclame 70 millions d’euros à RETIA (GroupeTotal) et Recylex pour la remise en état de la voie de chemin de fer qui traverse le quartier marseillais. Le tribunal administratif a été saisi du dossier. SNCF Réseau veut notamment que les deux entreprises assurent la réfection de deux tunnels, la démolition-reconstruction d’un viaduc et le renouvellement de la voie (et de son ballast) qui emprunte ces ouvrages. La majeure partie des deux tunnels est située sur des terrains appartenant à Recylex et RETIA, mais pas le viaduc, qui est sur propriété SNCF. Le management de Recylex s’interroge sur les motivations du plaignant, qui revient à la charge plus de dix ans après un constat d’expert dressé initialement à la demande du tribunal administratif, lequel « n'avait pas permis d'établir un quelconque lien entre l'état des ouvrages de la SNCF et les exploitations industrielles passées sur les terrains surplombant ces ouvrages ». La direction a prévu de contester la requête et accuse SNCF Réseau de chercher à « faire supporter les coûts de rénovation d'une ligne ferroviaire vétuste par les derniers industriels ayant exploité le site de l'Estaque ». La ligne Miramas-L'Estaque est en effet plus que centenaire, même si elle a été construite en 1915, soit postérieurement à l'entrée en exploitation du site.
Le chantier de dépollution a repris en 2017
Le site de l’Estaque, situé au nord-ouest de la cité phocéenne, était initialement exploité par Rio Tinto dès 1883. Il a d’ailleurs été immortalisé par un célèbre tableau de Georges Braque, qui vécut dans ce quartier populaire de Marseille au début du 20ème siècle. Mais le pittoresque s’arrête là. Après plus d’un siècle de production de produits chimiques par plusieurs sociétés avec multiples infiltrations de métaux lourds dans le calcaire surplombant la mer, les derniers exploitants, Atofina (site fermé en 1989) et Metaleurop (site fermé en 2001), ont dû régler la facture. Si RETIA, la division de démantèlement et de dépollution des sites de Total, a rempli ses obligations, ce n’est pas le cas de Recylex, qui a récupéré les engagements de Metaleurop. La société avait dû interrompre son chantier faute de financement. Il a repris au second semestre 2017. Recylex a provisionné 9,9 millions d’euros dans ses comptes pour intégrer les travaux restant à réaliser. Le financement sera assuré par l’entreprise, qui a échoué à trouver des ressources extérieures, malgré les efforts déployés depuis 2013. Le préfet a accepté de décaler au 31 décembre 2018 l’échéance de la réhabilitation.
A la Bourse de Paris, l’annonce du contentieux SNCF Réseau coûte -3,6% à l’action à 9,85 euros.
Au grand dam de la société, évoquer le dossier Recylex en bourse c'est surtout se pencher sur son passif social et environnemental, hérité de l'époque Metaleurop. A tel point que la direction...